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helene galante
HELENE GALANTE

Recherches

Si je regarde l’ensemble de mon travail, je peux dire que je suis passée de la représentation des espaces architecturés et des corps, et à leur perception, à une réflexion sur la nature et l’environnement.
Il y a bien sûr la mise en perspective avec les œuvres de mes maîtres, avec l’art en général.
Mais j’ai cherché ces 10 dernières années à démontrer mon rapport à la nature, en la faisant intervenir directement sur mes surfaces : feuilles, pétales de fleurs, mais aussi algues qui mangent les couleurs et m’invitent à créer un autre monde.
Mon atelier a été un jardin, dans lequel des aventures s’imprimaient sur mes feuilles de papier pour me guider dans l’élaboration des formes et des couleurs, dans ma réflexion sur le microcosme, les cellules, la vie….
Mon atelier est maintenant la plage et ses rochers où je pose mes feuilles pour y déposer ensuite les algues mortes à qui je donne une ultime mission : s’imprimer pour mieux raconter ce qu’elles ont été et ainsi recréer un monde, qui peut être perçu en toute liberté de lignes et de formes. De la mort je recrée la vie …
Et puis il y a les lagunes, grandes encres jetées sur de grandes surfaces baignées, avec une économie de geste et de palette.




Une Video...




Giardini Process

Venise et son silence, suspendu entre le babillage des merles et les clapotis des canaux; bousculée par le grondement des roulettes de valises et les heurts mats des travaux de restauration sur un mur; gonflée par une montée brève du vent, sirocco balayant les feuilles et balançant les branches fleuries -ici aussi il y a des jardins ... Parfumés, voluptueux, invisibles aux senteurs orientales et méditerranéennes, notes de jasmin , fleur d'oranger, de roses passées gorgées de soleil, interrompues par les relents des canaux, finissant sur l'odeur du sel.

Le rôle unique des jardins de Venise m'a permis d'élaborer ce projet au long court, freiné par les caprices météorologiques, dépendant de la générosité et de la confiance des habitants de ces lieux. A la manière des géologues qui prélèvent des carottes de terre, des botanistes qui photographient ou dessinent pour témoigner du monde végétal ou animal , mon projet veut rendre compte d'un espace et de sa vie, un lieu où l'intervention humaine contient la nature : un jardin . Le jardin se dépose sur une feuille de papier, placée en un point particulier, un peu de sa vie diurne et nocturne, par traces, empreintes de toutes formes, passages d'un moment de vie . J'en prends l'impression à un moment donné, sur une durée déterminée, de ce qui s'y passe, sous forme de traces animales, végétales, toutes formes confondues. Le facteur temps demeure une donnée fondamentale dans ma démarche. C'est à partir de ces traces et de la restitution de mon ressenti dans ce jardin que va s'articuler ma démarche créative. La démultiplication des lieux , leurs différences dans leur localisation comme dans leur constitution, (essences diverses et variété des espèces animales ) vont ouvrir à une diversité des formes. Cette démarche est aux antipodes d'un portrait / mimesis du jardin puisqu'il s'agit d'une interprétation des traces de celui-ci à un moment donné. Cette distanciation est pour moi essentielle car elle définit l'unique moyen de montrer la place de l'artiste; Joann Mitchell disait "je veux montrer le sentiment d'un espace". L'idée est aussi de proposer une création unique, témoignage d' un espace clos, connu seulement par ses occupants , et à un moment de la vie de ce jardin.